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POEMS IN GREEK SPaNiSh AND KREOL

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les capricieuses...
 

Bruxelles ma belle.

 

Ce soir je vous invite à la lumière d'une simple bougie.

Le papier de riz glisse sous mon poignet agité

L'encre coule de ma plume bleue et argentée

Ce soir je veux vous offrir un petit peu de magie.

 

Loin des autoroutes du virtuel et toutes ces séquelles,

Des techno polis carburées au cauchemar de l'adsl

Loin des codes, des pins, et des mots de passe

Ce soir Bruxelles vibre dans les toiles de son passé.

 

Sautons de l'Atomium pour mieux prendre de l'élan

Survolons les Marolles avec nos ailes dans le temps,

Et ça glisse et ça plane dans les plats nuages gris,

Survolant le quai des Péniches et la Place St Géry.

 

Regarde, le pey qui bouffe son cornet d'frites assis sur un banc

La prostituée de la Gare du Nord qui a froid dedans

Le clochard qui chante sur les marches de la Bourse

Le taximan bourré qui est en chasse d'une course.

 

Elle est belle, ma Bruxelles quand le soir se fait robe

Ses lumières s'allument et la pluie nettoie ses trottoirs

Les wallons et les flamands boivent des choppe en chantant

" Godferdom! C'est la tournée de Joske mannekes!"

 

Ce soir je vole et la survole, avec un pincement au cœur,

Car bientôt mon petit destin m'amènera bien loin

Des bonbons, des frit kots des bistrots enfumés

                               De ma triste Bruxelles, si bien mal aimée...
 

 

 

L’escalier.

 

Baiser bizarre dans cette quasi obscurité

Deux corps se cherchent dans une cage d’escalier

Tard dans la nuit ils ne discernent plus le bruit

L’ombre promène leurs pas et mélange leurs mots.

 

Enigme qui célèbre la fraîcheur et un soupçon de folie

Voyage clandestin dans la ville entre les dents du temps

Il est aquarelliste dans l'âme, elle traduit ses regards

Masques à chatouiller et séduction lente endéans.

 

Amnistie épicurienne en cette Bruxelles terrienne

Inconnus qui se plaisent et qui  somnolent enlacés,

sans chercher très loin le dessein à tracer

Ils partagent calmement un silence argenté.

 

Inconnu

Une heure trop tôt, dix ans trop tard,

L'on s'est croisés, ce soir, sur le trottoir.

 

Les Coquillages

Elle ramasse ses souvenirs

comme des coquillages dans l'eau

ses pieds nus frôlent le sable

sa main se pose sur son front

le panier est plein sous le soleil

et elle rentre chez elle, à la maison.

 

 

 

 

"L'instant n'a de place qu'entre l'espoir et le regret, et c'est la place de la vie."

Marcel Jouhandeau

 

 

 

 

 

 L'île de Paix.

 

 

Je me suis endormie dans un avion il y a une semaine, sous l'emprise d'un sommeil profond..celui qui chasse les âmes des noctambules et réclame leur repos. Dans ce repos en altitude j'ai rêvé d'un pays plein de vent, ou la mer caresse le sable et les montagnes chatouillent le ciel.

Où les animaux ne craignent pas d'être testés au nom de la science et de la cosmétique, ou enfermés dans un zoo fait de cages métalliques.

 

J'ai rêvé d'une grande île sur laquelle je pouvais ramasser des coquillages pour en faire des colliers, et écrire un poème sous l'ombre d'un cocotier. Un endroit sans coups d'état, sans de sang qui coule sous le papier stérile d'un contrat. Où l'âme d'un homme et sa dignité valent bien plus que le certificat de son DNA, et l'art de donner est bien plus signifiant que celle de cloner.

 

Où l'amour est humain et naturel, sans de site Internet, de speed dates, de rencontres virtuelles.

D'un ciel infini, sans de virus, de spam, ou de claviers en plastique. Un pays dans le quel les sons techno et house sont anéantis, car les jambés et les guitares suffisent pour nous faire danser toute la nuit. Les sentiments vibrent libres et les habitants font l'amour sans craindre le sida ou l'hépatite B.

 

Où chaque mère a le droit à l'honneur d'être enterrée avant de voir la mort de son enfant affamé ou assassiné. J'ai songé à un pays où les campagnes électorales valaient autant q'un abonnement théâtral, où la sagesse des traditions dépasse la fainéantise, l'impertinence et la trahison.

 

Le film dans ma tête n'ose pas s'arrêter, les rêves en plein air se multiplient et rassurent mon coeur solitaire.

J'ai vu un marché dans un village avec épices en arc-en-ciel, de fruits et légumes sans une trace d'OGM. Des femmes naturelles qui dansent pieds nus, loin des liftées artificielles perdues dans le lit d'un inconnu. Loin de la pédophilie, loin de la perversion, de l'aliénation, et de la dépression.

J'ai vu un coin secret ou les dealers sont zen, car il n'y a plus besoin de défonce, de vouloir oublier, de se massacrer la tronche, car tout autour il y a de la paix.

 

J'ai vu un agneau jouer dans un pré, un vieux curé de campagne sonner son clocher, j'ai senti l'haleine innocente d'un bébé. Une pyramide de silence dans un désert assoiffé, des cygnes qui planent sur un lac d'hiver sans crainte de la grippe aviaire.

Une vieille table en bois, avec du pain, du vin et du fromage. Une mer argentée, avec un marin qui partait sur son petit bateau, chercher des sirènes dans les vagues du temps.

 

Je me suis endormie dans cet avion puissant et j'ai rêvé de nager enlacée à un dauphin, dans les eaux translucides qui entourent ce pays paisible.

Bien loin des costards rangés en bureaux numérotés, comme des moustiques anesthésiés. De ces cervelles mal irriguées qui ne cessent de se multiplier. Isolée des excuses grammaticales derrière les frappes chirurgicales, des attentats à la paix, de l'inutile rivière de sang qui coule du coeur de tellement d'enfants. Détaché de l'apocalypse post-moderne, qui guette nos corps et nos défenses spirituelles, avec les attaques minables des terroristes vivants et virtuels. Loin des famines, des sécheresses et des réfugiés, car dans ce pays l'espoir est le Roi, et la paix la Reine.

 

Ce pays éloigné des anorexiques au ventre vide plein de café, et des boulimiques qui vomissent la gaufre qu'elles viennent d'avaler. Car ici le monde aime manger, et le pain, fromage et vin y sont bien partagés.

Loin des manipulateurs et acteurs qui jettent au peuples les bonnes réponses aux mauvaises questions et vice-versa. Loin du sars, de l'anthrax et du bug du millenium. Des attaques nucléaires, des paranoïas post-modernes et de la manipulation nommée mondialisation. Un pays ou il n'y a point de crime organisé car il n'y a rien à voler, et les génocides sont un concept aliéné. Ou les erreurs ne se transforment pas en perpétuelles horreurs.

Dans ce pays que je visite, magiciens et alchimistes étudient en silence, les enfants sont libres et jouent au soleil, sans de jeux en consoles et de snacks artificiels. Les conflits y sont résolus de façon noble, et la santé intégrale de la population est le but premier du gouvernement voté.

L'éducation est basée sur le principe de la liberté, pour que le citoyen ait un développement d'aigle puissante et non de perroquet navré. Les moteurs fonctionnent à l'eau et à l'énergie solaire et il n'y a point de déchets toxiques ou d’exploitation pétrolière ou nucléaire. Sur les étagères en bois, Bible et Koran sont rangés l'un à côté de l'autre, et feuilletés en paix. Les extrémistes sont disparus à jamais, car l'on apprend de l'histoire, sans devoir la répéter.

Le sommeil est arrivé sur cet avion comme un train à la gare, un bateau au port, que j’attendais en secouant un mouchoir blanc. Sommeil prends mon âme et offre lui des ailes, laisse moi planer librement vers d’horizons inouïs survolant monts et mers d’un regard ébloui, avec la musique du monde entier, entre hier et aujourd’hui.  Apporte sagesse et patience quand la révolte m’habite, tendresse et volupté lors que je voyage à tes côtés, sur cette île de paix. Laisse mes idées se ranger sans être encagées, comme une fleur sauvage qui pousse sur sommets glacés.

Pendant ce sommeil je n'ai point entendu la voix du pilote, je n'ai pas senti les turbulences. Car mes songes étaient encrés dans ce pays dont je rêve depuis des dizaines d'années.

Atterrissage. Ouvrir la mallette poussiéreuse, ressortir le vieux masque et se feindre vivant. Se souvenir que l'important ce n'est pas de rêver sa vie mais de vivre ses rêves, et ce pays appartenait au monde du chimérique.

Une grimace à l'inconnu qui m'a entendue ronfler pendant l'envol, un sourire, je suis rassurée.

Je suis les autres passagers, on a tous une valise à réclamer. Dans la foule je les observe, indifférents, gris, quelque peu comiques. Mon île restera encrée dans mon âme, j'irais m'y réfugier quand j'aurais besoin de santé mentale, de m'enfuir de ces journées banales. Je ramasse ma vieille valise qui a fait le tour du monde à mes côtés, et je la caresse. Retour à la case départ, mon chat m'attend.

Je prends un taxi, bleu ou vert peu importe, et le chauffeur n'arrête pas de me parler de ses rêves d'aller vivre en Thaïlande. Lui aussi, il espère.

Je suis loin, mes songes survolent cette voiture noire et ils ne s'arrêtent plus. Les mots foncent sans arrêt dans ma pauvre tête et je me laisse aller au tourbillon d'images qui y sont installées.

Comme un fil d'herbe qui casse sous un pas, comme une goutte d'eau qui tombe sur le front, comme le dos de la main qui l'essuie, comme le trou d'une aiguille,comme l'odeur de l'herbe coupée,le parfum de la terre mouillée,comme le battement des tambours dans mon quartier, comme une faute d'orthographe,le métal d'une agrafe, comme un indice dans le mystère,un secret sculpté sur la pierre comme l'haleine d'un souvenir froissé, comme les draps bleus de mon passé,comme la lumière dorée le long du sentier, comme un coup gaucher bien centré,le silence d'un clocher, comme un écho au fond de la galaxie, comme la célérité, le désert, la manie, comme une couverture qui brille dans le noir, un grand feu ouvert tard le soir, comme une fin que l'on na pas choisi, un épilogue jeté dans les flammes, une histoire de femmes, comme des mains d'enfant griffées, par le buisson qu'il a fouillé, comme le pouvoir de capter la lumière et savoir la refléter….

Je me demande si l'art le plus sorcier, n'est pas celui d'espérer.

 

 

Poème pour arbre.

 

Une folle parle à un arbre mort

Elle lui raconte  un poème qui vient de très loin.

Elle a perdu sa mémoire, ne veut plus songer à son histoire.

Il n’y a que les plantes et les animaux

Désormais,

Dans le petit monde qu’elle a su protéger.

Les racines de l’arbre se mirent soudain à trembler,

Et lentement, une feuille est née.

 

Riton.

 

On partageais nos solitudes

Au café du coin

avec tes petites habitudes,

tes envies d’aller loin.

 

Tu traînais tes quatre-vingt ans

Avec ton bide et ton bâton,

Et ton nez de pochetron.

 

Les steaks et la vinasse

Le match de foot en mangeant

On fût un couple improbable,

Dans ce petit restaurant.

 

Le silence idyllique

De nos ages différents.

 

 

 

 

L’important, c’est l’étoile.

 

Au croisement des chemins,

Au cœur de la croix céleste,

Sud Nord, un ange qui dort,

Gauche Droite l’horloge qui boîte.

 

Pendant l’été Indien

Elle se repose sur une île

Le regard perdu lointain

Quand un pêcheur l’approche.

 

Fermes les yeux, lui dit-il.

Dans cinq ans, ou te vois tu ?

Paupières fermées sur soleil salé,

Elle écoute la mer danser.

 

Le chemin se trace au son d’un clocher

Elle aperçoit soudain les pas de sa destiné.

Ouvre les yeux dit le vieux sourire,

Tu as vu l’étoile, maintenant tu peux vivre .

 

La Vierge Noire.

 

Elle cherche le bien dans le mal

La lumière dans l’obscurité,

La musique dans le silence

Et l’eau dans l’immense désert.

 

Mère de gitans, Vierge égyptienne

Elle couvre le néant de petites merveilles.

Elle marche toujours seule dans la foule

L’errance de ses pas la saoule.

 

Mama Afrika dans une nuit Sibérienne,

Feu et encens sur un iceberg glacé

Elle trace la planète comme une veuve sicilienne

Son but celui de marier toute forme d’opposés.

 

Si vous la croisez un jour n’hésitez pas

Confiez-lui vos douleurs ainsi que votre joie.

 

Voyage Onirique.

 

J’ose espérer que cette nuit le sommeil arrive

Comme un train à la gare, un bateau au port,

Que j’attends en secouant un mouchoir blanc

Quand dans mes draps parfumés je dors.

 

Sommeil prends mon âme et offre lui des ailes

Laisse moi planer librement vers d’horizons inouïs

Survolant monts et mers d’un regard ébloui

Avec la musique du monde entier, entre hier et aujourd’hui.  

 

Apporte sagesse et patience quand la révolte m’habite

Tendresse et volupté lors que je voyage à tes côtés,

Laisse mes idées se ranger sans être encagées

Comme une fleur sauvage qui pousse sur sommets glacés.

 

Sommeil je t’attends, paresseuse dans mon lit

Quand bat le cœur bleu et noir de la nuit,

 

Tu es si souvent, mon meilleur ami.

 

Les allumettes.

 

J’ai rencontré Brigitte, hier soir.

Elle traînait sa tristesse et son vin le long du trottoir.

Je marchais lentement à ses cotés,

Elle parlait de son dernier amour,

Parti chercher des allumettes, il y a trois jours.

 

Elle traîne la patte, le requiem d’une vivante

L’angoisse la frappe l’amour disparu la hante.

Soudain, je me mets à rire de bon cœur

L être vivant chante, même si dedans, il meurt.

 

Je lui dis qu’elle est belle, que l’important, c’est de vivre.

Elle s’arrête soudain. Elle respire profondément.

Peu importent les hommes, les femmes,

Les abandons des compagnons.

Ce soir de printemps les Abbesses vibrent en accordéon,

Et chaque instant de vie est un petit don.

 

 

 

UN JOUR

                   Je voudrais être l'absinthe que tu boiras,

La parabole du temps que ta peau portera

Je voudrais être le ciel qui te couvrira,

La force des courants quand tu nageras.

Je voudrais être l'étrange pays de tes pas,

L'ablation du mal qui te touchera

Je voudrais être le tableau qui t'éblouira,

Le pacte musical qui danser te fera.

Je voudrais être la vitesse et ne plus freiner,

La lumière éclatante sans besoin d'aveugler

Je voudrais être ta valise pour te faire voyager,

La tombe champêtre quand tu devras te reposer.

Je voudrais être le silence quand tu es fatigué,

Le matelas sur lequel tes pensées sont allongées,

Je voudrais être le pain révolté de ta loyauté

La lampe de velours dans tes yeux allumés.

Je voudrais être l'épaule de ton soir isolé,

Le toit noir de cette nuit aux nuages trempés

Je voudrais être le soleil sur ton âme givrée,

Le miroir terne derrière tes larmes avalées.

Je voudrais être la paix, le calme et le bien,

L'hier, l'aujourd'hui, et qui sait, le demain,

Je voudrais être ce masque de soie déchiré,

Le berceau, l'étincelle d'ou naît ton idée.

Tout ça, je le voudrais.

Quand je t'aurai trouvé.

La peur.

Si une nuit la peur vient frapper à ta porte

Invites la à boire le verre du traître,

Et dans un silence tragi-comique

Noyes-la dans un cocktail mystique.

Sâche que les réponses se cachent

Dans la cave de ton enfance,

Dans le grenier de ton passé.

Amènes donc la peur s'y balader !

Montres-lui les recoins dans lesquels tu l'as cachée,

Expliques-lui que l'espoir est passé bien avant elle,

Et que force dans les yeux, il t'a envoyé au ciel

Rallumé les lanternes, de ton enfance amputée.

Poussières.

La fugacité d'une mort naturelle,

Vieillir est s'accomplir.

Sombre et mélancolique,

Mon âme peut paraître sardonique.

Muette et immobile,

l'expression de mon visage.

Cruelle et ironique,

L'indiscrétion de mon age.

Transitoire et fugitive :

J'implore le soleil

Au milieu de la nuit.

Comme ça..

Comme un fil d'herbe qui casse sous un pas,

Comme une goutte d'eau qui tombe sur le front,

Comme le dos de la main qui l'essuie,

Comme le trou d'une aiguille.

Comme l'odeur de l'herbe coupée,

Le parfum de la terre mouillée,

Comme le battement des tambours dans mon quartier.

Comme une faute d'orthographe,

Le métal d'une agrafe,

Comme un indice dans le mystère,

Un secret sculpté sur la pierre.

Comme l'haleine d'un souvenir froissé,

Comme les draps bleus de mon passé,

Comme la lumière dorée le long du sentier.

Comme un coup gaucher bien centré,

Le silence d'un clocher.

Comme un écho au fond de la galaxie,

Comme la célérité, le désert, la manie.

Comme une couverture qui brille dans le noir,

Un grand feu ouvert tard le soir,

Comme une fin que l'on na pas choisi,

Un épilogue jeté dans les flammes,

Une histoire de femmes.

Comme des mains d'enfant griffées

Par le buisson qu'il a fouillé,

Comme le pouvoir de capter la lumière

Et savoir la refléter :

Je me demande si l'art le plus sorcier,

N'est pas celui d'aimer.

Veritas.

La vérité s'est prostituée depuis longtemps, avec n'importe qui, n'importe comment.

Elle a confondu son rôle et s'est enroulée en se mordant, sur les actes des hommes qui crèvent en avalant.

Et pourtant..Certains d'entre eux pensent l'avoir trouvée, achetée comme quand ils payent un calva pour le verser dans leur café.

La vérité a plusieurs maquereaux : le temps, les amants un flic quelconque, un jeune passant. A chacun de ses clients elle chante un autre refrain, en maudissant leur triste destin.

Objet usé, mort épuisé ; prisonnier d'un autre temps que l'on a perdu en le cherchant.

Cacophonie distraite, que l'on manipule dans nos pensées, en sifflotant.

Son corps plein d'ematomes ne craint même plus l'atome : sa peau malade est couverte de toxines en pommades.

Elle voyage sur les chars des soldats, comme dans les limousines des chefs d'état. Elle mange à la table des politiciens, et elle déchire ceux qui osent crier que rien ne va bien.

Le mot vérité devient escroc, car il faut désormais mentir, pour ne pas être de trop.

On se retrouvera tous à l'apéro, à l'opéra des cons qui sonne si faux. Assis froidement à la terrasse, en ruminant sur la tasse de toute cette crasse !

Le sourire qui crispe nos lèvres comme le spasme d'une branche à la quelle on a sucé la sève.

Pas besoin de chialer car l'inconscience est un beau métier !

Bien rangés, les costards en bureaux numérotés. Pions navrant de quelques chefs dégoûtants, souris soumises, invisibles, pathétiques.

Faut être idiot pour être beau !

Domestiqués, comme des moustiques anesthésiés, les gens se perdent sans se trouver.

La vieille légende se brise en fentes, la perdition nous coupe en tranches : braises gelées sur coeurs mouillés.

Désormais l'age na plus aucune importance, on est vendus depuis la douce ouate de notre enfance.

L'espoir n'est plus q'un long trou noir quil faut à tout prix éviter, un gouffre perdu qui pourrait nous avaler.. Domptés, dociles, marginés, imbéciles, écrasés sous le couvercle de smog pressé.

Miroir brisé sur un mur au papier peint déchiré, la vérité vous invite au charme de son improbable reflet.

Ses doigts glacés n'attendent que vous, pour caresser.

Ridicules, on se disperse en particules, on invente de drôles de rôles.

Alors que vivent les vrais ivrognes et les déments, les absurdes âmes qui se retrouvent, en se perdant.

Vive le vibrant, l'éblouissant, celui qui pleure tout en riant.

Vive tous ceux qui ont accepté, que si elle n'existe pas il faut l'inventer, la vérité.

Un plus un.

Un plus un ne fait pas deux, mais comme deux miroirs opposés : ça mène à l'infini.

Dans les cages dorées ne jamais séparer l'âme qui vibre en nous, de la vie quotidienne. Ne pas séparer les deux est tâche ardue quand l'on ressent le besoin de s'échapper, de s'envoler ailleurs, loin des banalités de la routine citadine.

Ordre dans le chaos, un téléphone bleu entre cerveau et coeur.

La liberté, privée de risques devient quasi banale.

C'est comme se jeter de l'avion avec deux parachutes. Tomber dans la mer profonde et froide pendant la nuit, suivis d'un yacht aux bouées dorées. Se perdre dans la jungle avec un jps dans une main et un gsm dans l'autre.

Se perdre en se retrouvant, cest ça, l'important.

Que le voyage soit sauvage. Que l'on se surprenne à chaque chemin, arrêt de bus, ou clocher du village.

Que l'on perde la notion du temps sans perdre avec des charlatans, et surtout, vibrer, dedans.

 

LoLitA MoNtèS.

Un jour, mon enfant, je t'apprendrai à nager

Dans la crasse flottante de cette triste société,

Je te donnerai des questions à poser

À l'école, comme au vieux curé.

Un jour, mon enfant, je t'apprendrai à être diffèrent

Dans le bois en marchant et en chantant

Je te frapperai à coups de vent,

Pour que tu respires dedans, mon enfant.

Un jour, mon enfant, je t'aiderai à être un combattant

Je t'apprendrai la défense pour que tu nies la défonce

Je t'offrirai ma présence et ma puissance

Pour que la paix devienne ton arme blanche.

Un jour, mon enfant, je te donnerai un chien

Ton seul vrai compagnon dans les nuits d'abandon

Pour qu'il protège tes pas et que tout aille bien,

Pour que son âme sauvage te ramène chez les tiens.

Un jour, mon enfant, je te lancerai ta liberté

Je serai dans l'ombre à tes côtés

Pour que tu puisse un jour cette Terre sauver,

Et ne jamais m'oublier.

Les Vieillards.

Les vieillards irascibles ont un pied dans la tombe

Et avec l'autre, il font chier leur monde.

Leur esprit dérape et la cellule de leur souffrance

Est bien celle des autres.

Leurs rides fragiles sont de la bave d'araignée

Une faible excuse pour une poignée de pitié.

La maladie nommée solitude

Est leur seule inquiétude.

L'espoir vivace leurs échappe à jamais

Et leurs genoux saignent, quand ils se traînent

Vers le Seigneur.

Auto-flagellation, car il n'y a plus de questions.

Rancuniers, périmés, mutilés.

L'extrême onction peut apaiser leur situation.

Leur passé assassiné, ils restent des souvenirs effrités,

À inventer.

Cest ça la vieillesse :

Tout le monde est mort,

Et toi, vivant, tu dors.

 

La Note du Temps.

 

Faites moi danser, vous, l'inconnu aux yeux bandés !

Prenez mon poignet, serrez le entre vos doigts, d'un geste délicat. Posez ensuite l'autre paume sur le bas de mon dos ; avec nonchalence, Voilà. Au son de cette orchestre on commence cette danse, tournons tournons ! Au beau milieu de cette foule ignare..

Nous ferons semblant d'oublier le tic tac des secondes qui nous assomment, nous laisserons faire nos pas qui ne se conaissent pas, nous leurs montreront l'unisson ! Du Tango à la Rhumba, de la valse à la salsa, du Charlestone au Rock n'Roll.. Infatiguables , inouis et inlassables. Surtout n'arretez pas, inconnu aux yeux bandés, car vif ou mort cest la seule fois que vous me toucherez. Que vous le possederez. Attendez..non, ne partez pas. Ceci fait partie de contrat !

Eviter le combat, la déchirure..les fausses allures. Sans âge, adresse ni prénom :la fleure se fâne si elle devient don. Mordons la et crachons ses petales aux étoiles ! Les liens risqueraient de tout troubler, pourquoi Imposer des ficelles à nos bras dèjà si fatigués ? Je vois que vous avez compris, cher ami. La violence avec laquelle vous me faites tourner ! Arretez ! Oui je sais que cest moi..qui vous ai..demandé..Je vais m'accrocher. Où m'emmenez-vous ainsi ? Dehors il neige, mes pieds sont gèlés, mes escarpins âbimés..et l'étranger continue à tourner, ses yeux dans les miens, en serrant ma main. Je le laisse conduire mes pas dans un vent isolé, hermetique, sans bouée et doucement l'on plonge dans le tempo nouveau ; comme celui d'une île cassée aux morceaux recollés, où l'eau chaude chatouille l'envie dun baiser.

Glisser, glisser..en effleurant l'orlet de l'éternité. Sans yeux , ni bouches, ni mains..sans lendemain. Et soudain..l'inconnu se détache subitement, un tour de tallons et il sen va en sifflotant..Je le regarde séloigner comme un seigneur blessé, ma robe est froissé et quelque part dans l'obscurité..je lui chuchote de rester..

SARA C.98

Boulevard.

Elle perd son écharpe en traversant le boulevard,

L'homme la ramasse avec son regard..

Echarpe à la main il change de trottoir

Pour oublier le parfum sur la laine bizarre..

 

Gamine.

Le moi triste parle aux moi heureux

cet espace opti-pessimiste

est un dialogue curieux.

Yeux café

dans yeux glacés

le démon soûle l'ange

et sous les cieux déchirés:

tout alibi m'arrange.

Le dealer et sa petite fleur.

Pour gagner sa vie, le dealer la risque tous les soirs. Elle, sa petite fleur, essuie ses gouttes de mascara sur un mouchoir. L'haleine autour d'eux est faite de bière, de spiritueux..des orbites blanches et rouges qui sortent de partouzes. C'est ça, Pigalle, à quatre heures du matin. Le dealer et sa petite soeur traînent leurs lourdes jambes jusqu'au Noctambule une vieille aux paroles qui pleurent fait de Paris, avec sa salive, une bulle. « Ce monde est mort ! Paris est morte ! » Puis en dentelles froissées, ses 80 ans se mettent à danser, et la musique dope la mémé.

La force de la farce.

Les cervelles mal irriguées ne cessent de se multiplier.

Des excuses grammaticales aux

victimes des frappes chirurgicales.

Pompier pyromane, l'OTAN.

Mariolle dangereux, le Bill.

Et les enfants réfugiés kossovars,

Dessinent leurs cauchemars.

 

Pigalles.

J'ai bu laidement,

À l'inconstance de nos sentiments.

Il faudrait faire couler de la cire chauffée

Dans mes oreilles éveillées

Arracher mes yeux de miel

Avec du vieux verre cassé.

Coudre mes lèvres allumées

Avec du fil en acier.

Il faudrait me trancher les mains agitées

Avec un vieux sabre rouillé,

Me briser la nuque pliée

Avec du béton armé.

Me trancher le coeur

Avec des ciseaux cinglés

Pour que mon âme se taise !

Car en moi ton émeute

Le sommeil à tué.

Ne plus avoir peur

de ne pas être comprise,

d'aimer le silence

Que souvent je méprise.

II

Dans mes ruelles Latines je veux t'orienter

Pour qu'un jour tu puisses trouver la nuit.

Comme le coeur d'un gitan qui saigne,

Car il nest pas bon à marier

Le mien est pareil,

Il a peur d'être caressé.

Ta laisse est la tienne

Comme ma chaîne la mienne,

Une chaîne de chienne,

Au poteau attachée.

Ton sanglot monocorde peut

Guider ou étrangler

Ma peur de la mer..

Ton amour pour l'amer.

III

Je veux poser mes voiles

Sur une eau translucide et salée.

La peur la plus grande

Est bien celle de chavirer !

La mer sur laquelle tu veux me faire voler

Mes ailes comme des lames pour le ciel trancher,

Je la déguste déjà, avidement.

Quand est-ce-que le jour du départ

Deviendra celui de l'arrivée ?

Quand le soleil n'aura t'il qu'une aube, à cacher ?

Que l'on remplisse nos verres d'envies veritables

Comme un vieux vin délectable..

Dans le noir profond,

Ta lanterne me dirige.

 

Artifice.

Aimes l'autre comme un marin avant départ,

Tel qu'un chasseur qui doit dénicher la part

attaches-toi comme un poisson hors de l'eau

Livres-toi à la queue d'un rouge scorpion..

Aimes en interrogeant un brin de passé

mais pas trop,ne mélange pas viande et poisson.

Dégustes l'autre avec des ailes d'oiseau

Ouvres-toi en laissant portes et fenêtres ouvertes

Comme un peintre en absence de couleurs.

Ainsi que notes tordues qui quittent la partition :

Comme la plus improbable des solutions !

Goûte à cette désespérance décousue,

aux ronds-points de rochers qui griffent les mains

Les moments de perplexité, d'éspoirs, de clous,

Ecoutes les fous qui te parlent de demain

Crie ta chanson contre le vent

ne reconnaîs jamais les dents du temps

Sois doux le soir,

Essayes parfois dy croire.

 

BARBES MA LAISSE.

(..ou le foie d'oie..)

 

A quoi bon se lancer vers des nouvelles histoires quand l'on en as encore tellement de vieilles, à nos trousses.. Personnellement j'en  oublie parfois d'en manger, d'en dormir, de me soigner : car le futur appartient au cycle infernal du passé. Des fils du temps qui flottent dans le souffle froid du vent. Des fractions d'images qui deviennent soupirs aux coins de rues pleines de naufragés.. Le vieux zarabe assis sur une chaise de paille et de bois baille, en m'offrant un sourire du bout de ses doigts.

Ses rides me rassurent, il na que quatre dents. En fredonnant, en tremblotant, je mélange mes pas à ceux des passants. Des mémés qui fouillent pour trouver une affaire, des enfants qui crient attachés à leur mère. Tout iras bien, me dit le moment, je fais encore partie des gens..Je tisse ce moment enveloppé par les odeurs des tubes d'échappement et de saveur de mafé. J'observe un arc-en-ciel de femmes africaines discuter. Je les respecte vigoureusement, ces femmes qui portent leurs légumes avec sourires blancs sur dents.

Mes aubes sont crépuscules, la nuit viole ma journée, les feuilles blanches couvrent l'encre mes pensées. Vide flippant et absolu, spirale équilibrée. Jaimerais arrêter un passant, lui offrir un café, pour l'écouter. Mais tout ce peuple est pressé, parti vers un chemin que sa montre a tracé. Errer, errez ! C'est alors que le monde commence vraiment à tourner : que ce soit en avion ou à pieds. Laissez vos ailes et vos pas vous guider !

La fin du savoir nous guette, sur les écrans et sur papier. Il faut s'opposer à la saturation, à l'ennui. Car le premier de la classe l'est maintenant de la crasse, avec toute sa matière grise si grasse..Grasse comme l'est un coeur lardé, plein de foie gras d'oie gavée.

On pourrait facilement s' apercevoir que la lenteur complète et contemple la vitesse, quelle endort la douleur.

Un homme m'arrête et me dit quil est né dans un taxi, ici, à Paris. Je lui parle d'une voisine qui ce matin a tué son canari, il sourit. C'est marrant, dêtre maniaco-dépressive et optimiste à la fois..ça permet d'ensoleiller les dégâts.

L'homme s'en va, ce marchand de fables est aimable..je calcule le rapport en chiffres entre les transactions financières et le taux de suicides parmi les sans emploi. Puis je bascule dans mes baskets, il fait froid. Le nouveau pouvoir se pomponne au miroir, des visages saupoudrés de farine codée. Je revendique le retour du désordre : je l'implore. Je réclame le retour à l'envoyeur ! Car nul ne saurait substituer l'encombrement dans mon grenier.. La porte de l'église est fermée, ma valise est déchirée et mon foulard de soie bleue bien attaché. Je ne veux plus vivre ma vie par procuration. Je veux un quotidien effervescent, doux et troublant ! Que mon âme puisse transpirer d'idées, de dôutes, en apnée. Pleine de fibres rares quand il fait tard, de ponts à grimper et de portes à ouvrir. De coïncidences à nourrir. Plus de décalages établis, mais un verre de Chablis !

Car mon coeur nest pas à vendre et mon âme encore moins, et que l'heure de mes gestes glisse de la paume de mes mains. Comme tout animal humain jai envie de migrer, loin. De façon baroque et provisoire, de ramasser les morceaux et les poser dans mon fardeau.

Que vive le grand état d'aversion envers les pseudo nations : continuons.

LE POUVOIR DE LA MALADIE MENTALE.

Ma schizophrénie est une lame de couteau, un carrousel de voix mixtes, un ombre imparfaite et exquise  : un musicien rigolo. Mes dents heurtent le béton, et je rigole sans raison, un oiseau me regarde vexé, j'ai sans doute l'air d'une tarée . Cette culpabilité insensée, la recherche d'un signe mal placé. C'est peu comme en hiver, quand l'on toussait par solidarité avec un pépé enrhumé !

Il faut aromatiser, tout colorier..ou la schizophrénie devient musée ! Il faut plutôt la guider vers la recherche de ce qui est à venir, quand l'on nas plus rien à dire.

Car on ne parle pas assez du SIDA cérébral, celui qui bastonne les cervelles dans plusieurs capitales. Le virus qui a depuis longtemps rongé les mécanisme de défense de l'idée, qui a anéanti la sauvegarde des visions ! Ce microbe spirituel qui mine l'espoir de paix pour ce globe..car il ny a plus de sursis. Des menottes de censure, de bavure en bavure, toujours contre nature.

Et abasourdis on nourrit les bébés avec des petits pots aux pesticides, on mange des gènes de poisson dans nos fraises, des gènes de scorpion dans nos tomates..Et bientôt : attention ! Génotypes aux génocides, chromosomes qui sprayent d'acide la couche dozone..quel beau fardeau l'hérédité ! D'un coup on en oublie la Genèse, car le microbe nous a tous défoncés..petits spectateurs assis, navrés : abrutis comme des cons en face d'une télé.

Le mantra se fait matraque, les quatre Nobles vérités fondent avec du destop dans l'évier, et le khalife est bourrée, dans un troquet..

Le SIDA cérébral n'aurait t'il pas encore été nommé ? Non, car il ny aurait pas assez de places dans les hôpitaux pour pouvoir tous nous interner. Et l'impuissance qui hurle de douleur dans ma poitrine est la seule chose qui me rassure, je ne fais pas encore partie de leur bavure. Libre hérétique qu'aucune chaîne ne saurait arrêter, je déclare la maladie mentale comme la seule forme de santé !

Car le manque d immunité verbale n'est pas pris en charge par la sécu, mais qu'il creuse une arène ou l'on est tous saugrenus..L'inconscient collectif est le fil conducteur de cette maladie sans acteurs. Le monde se donne à vivre et à voir, mais combien d'hommes parviennent à y croire ? L'harmonie repose alors sur la tension de la contradiction..du refus, du rejet sans aucun regret. Faisons de nos faiblesses des forces, basées sur l'humilité. Comme des lilliputiens dérangés, la schizophrénie nous pousse à nous rassembler, sans jamais se ressembler..Le coeur est une kora africaine, et non un chien que l'on traîne !

Il nous appartient dans la maladie,le coeur,car il se fortifie.

Il essaye de nous renvoyer vers la raison.

La métaphore est ma seule maison.

Peur de respirer ne fus q'un grain de santé, par peur d'espérer, de souhaiter la fin du besoin de blesser.

Et l'on se meurt avant même d'exister. C'est bien trop pratique d'invoquer des paroles que l'on n'ose pas prononcer!

Ne plus avoir le temps d'offrir ne fus q'une fleur, un sourire..Car l'on est trop occupés à ne pas dormir..

Je vous connaît, je connais vos méfaits, vos tristes dérives..Le somnifère est votre désert, et l'on se voit obligés d'anesthésier ce que l'on pourrait q'hurler aux loups, au fond de nous..

C'est comme la femme qui défroisse sa robe et coiffe sa chevelure après les caresses d'un homme trop pressé.

C'est comme interdire au pépé de bien boire, fumer et manger.

La fièvre qui coule dans mes veines est incandescente, ardente.

Rien ne saurait glacer une partie de moi qui est morte givrée, que rien ne saurait ressusciter. Mal veillante ou mal informée, je soussignée décide d'exister! Le poumon après l'apnée, le faucon qui vole droit et vite , un soir de fin été.

Car je m'en bats de la confortable majorité, qu'elle ferme sa gueule, qu'elle reste bien rangée. Montrez-moi plutôt les galeries souterraines et les passages cachés, qui mènent à ceux qui s'accrochent encore à l'idée. Les peux qui lutteront dégoûtés pour venger les meurtres des illuminés, l'execution de pauvres hommes tarés.

De faire valoir un vaincu autant q'un vainqueur, de soulager l'oubli et la douleur.

L'on se berce en silence, à l'ombre des volets de cette nuit blanche, intense.

Les étoiles et le poteau illuminent les reflêts de la lisse peau, on parvient à ne plus penser. L'on parvient à coudre des mots, le temps, l'immobile, le latent..

Les yeux qui cherchent le vent, un silence si important. Non, je ne dors pas encore. Ce n'est pas la faute de l'orage mais la tienne, qui dirige ta rage aussi bien que la mienne. Trouver le courage d'oublier cet ément, s'éteindre lentement.

La pluie tombe lourde sur nos âmes, les gouttes que l'on goûte sur nos lèvres mouillées, l'envie d'un baiser braisier.

 

Les Morfils d'une Morphée morflée.

Je dors nue entre les draps, la soie qui glisse entre mes bras ; il n'est pas là.

Je n'ai qu'à fermer les yeux et croire à nos jeunes races révoltées, nos fantômes bio qui se suspendent entre un terrain vague et cimetière coloré.

"Lhomme qui ne croit pas ne fera jamais preuve d'artiste."

Qui va me sauver du trou noir qui épèle mon prénom sans interruption ? Ma violence lente, la rage dedans, une vocation démente, celle des vivants.

L'intransigeance ombrageuse, le tempérament distant.

Si l'on pouvait appliquer l'âme d'un homme sur son visage, le talent y serait rare !

Et quand l'on trouve ce rare talent il faut apprendre à l'aimer en silence, trouver la force d'y songer sans jamais lui avouer.

Ah, cette muse rusée, qui creuse au fond de vos pensées !

J'aime le silence des morts aussi bien que celui des vivants. L'éloquence de ma douce démence : nul ne saurait l'apprivoiser ! Parfois jen viens même à me demander si un jour quelqu'un aura la force de l'accompagner.

J'aimerai couvrir mes poèmes de vieux draps tachés, comme une sculpture que l'on n'a pas terminé.

Sculpter le sens des paroles, ausculter la vérité.

L'erreur est bien la plus redoutable des ennemies, celle qui fausse, bien plus profondément que sa soeur violence. Briser les moules. Surtout ne me trompes pas, ne te trompes pas.

L'erreur est comme une domestique que l'on doit renvoyer !

Jai toujours été en avance ou en retard, je cherche désormais à être ponctuelle : écrire, vivre, ne pas mourir.

Prier d'une urgence épouvantable. Penser à tout, à rien du tout. Divertir l'inconverti, qui lui, se moque avec un coin de mépris.

La voix rechute, conclût le drame. Le violon fait trembler ses notes dorées, comme mes yeux, ma dote allumée.

Que Diable ! Un peu de courage ; complétons le tableau. Ecrire hors repas, hors repères, fatigués de ces proches qui sont souvent moches, fourrés de fausses promesses, reniés par les déesses.

La dignité me donne des ailes. Je lis les mots sans songer au commentaire, besoin d'assimiler et de me taire.

La flamme radieuse des jours a venir, le long souffle  d'un accordéon. Il fait bon.

Etre fier de cette vieille Terre très malade, de ses paroles, de ses couleurs, de sa musique.

Le silence ne demande ni hombre ni poison. Courage et dents serrées, ce carrousel continue à tourner.

Le visage d'un enfant aveugle duquel personne ne pourrait cerner la délicate volupté.

Démons de Courage, de volonté, que l'huissier a du mal à tracer. Caricatures de petits pantins malins : Sculpter la Vie et non la Mort ! Pour que rien ne s'endorme, créer le nouveau dogme.

S'enivrer d'une douleur pré fabriqué car l'on ne pourrais jamais partager l'être que lon a tant aimé. Le combat est figé.

 

Couleurs.

Si tu veux mélanger nos couleurs

Berce un peu nous douleurs..

Comprends bien que mon âme

Est aussi noire que ma peau

Si mon père hésite à trop me faire voyager,

Cest qu'il sait quil ny a que les hommes de son âge,

Qui puissent me capter.

Personne ne pourrait de moi-même me protéger.

Vite ! Il ne faut plus tarder, le temps est limité

Par les dents de ces rares amitiés.

Joignons nos mains pour prier q'un fou pasteur

Puisse enfin nous trouver, nous montrer le chemin ondulé.

Il faut traîner ses souvenirs,

comme des vieilles taches de café

Pour pouvoir se retrouver

Dans le parcours de nos pensées.

Je serais à toi le jour ou tu décideras d'être le Roi,

De cette folle reine qui habite en moi.

Je t'aime comme le parfum du printemps qui revient,

Comme la terre qui vient d'être mouillée,

Je serai le bandage quand ta peau sera blessée,

Je t'aime pour de vrais,

Maintenant tu le sais.

 

The nest of my mess.

Je suis une enfant gâtée

Qui n'a plus de jouets à casser.

Je te pense, et je te vois si bien.

Ton sourire un peu plié,

Tes yeux qui s'interrogent.

Je vole dans un vent qui est très différent

En défiant les vents polaires

Avec mon petit bâton de sorcière

J'essaye de me plonger dans l'absurde

Profondeur du temps,

En sèment cicatrices et diamants.

J'oublie mes fausses faiblesses

En te sachant vivant.

L'espace dans lequel je flotte

Est parfois violent et sauvage,

Je cherche alors l'ombre de ton visage

Pour adoucir ce tordu présage.

Je n'avais plus la force d'avaler mes médicaments.

Ces pilules ridicules que je refuse d'assimiler.

Ma tête a repris à se lancer des défis inouïs !

Je me suis réveillée d'un sommeil froissé

Et ces pauvres draps trempés : je les ai brûlés !

Mes yeux sont secs et ne supportent guère

La limite de ceux qui imitent.

Une mer de sensibilité sous un ciel peu stable

Comme un clown je bascule

En cette ignoble petite foule.

Ma fortune ?

C'est la Lune sous laquelle je veux me reposer,

Bronzer lentement sous ses rayons argentés.

Mes excès de dispersion encouragent la dissolution,

Jai trop peur de faire face à la solution !

Quand je réussis à décrire les images démentes

Qui habitent ma pauvre tête,

Je sais que je ne pourrai jamais être classée,

Dans leurs classeurs préfabriqués !

 

Rond point.

Et je marche seule au milieu du rond point.

Les clacksons qui hurlent, mon indifférence qui brûle.

J'entends les freins siffler : ils ont trop peur de me renverser !

Chaque roue m'évite par miracle, c'est tout une question de tact.

Cette folle cosmique privée de dogmes véridiques.

Sur l'asphalte chaud et noir je tourne en rond : non, je ne sauterais pas du pont.

Les archives de ma mémoire ont été cambriolés, ravalons ce que je n'ai pas pu avaler.

Ce que vous navez pas encore compris, cher Ami, c'est que ma peur quotidienne est réservée aux immortels.

Ils sont mon ombre et me portent, quand je suis trop fatiguée.

Ils tiennent mes coudes dans les creux de leurs mains, et chantonnent leurs refrains.

Quand je suis seule avec ma lampe, ils me poursuivent en rigolant.

Je les sens arriver, Urbi et Orbi, et pourtant je ne suis plus troublée.

J'ai besoin de leur pain autant qu'eux du mien.

Ensemble, on vibre. Cette union interdite entre la vivante et les morts sans fin ; communion interdite entre le mal et le bien.

Ce n'est pas l'homme vivant qui tue mon sommeil, perpetuellement..Ce sont les âmes lourdes de ceux qui sont perdus entre le jour et la nuit, la rage et l'oubli.

Des âmes réelles, immortelles.

Les présences transparentes sont toujours à mes côtés. Qui l'aurait dit ?

Un soir lointain on avait mis des bigoudis de petites dames, et l'on avait appelé les esprits des larmes. Ils se sont vite présentés, et impossible de s'en débarrasser !

Je leur ai pourtant expliqué que ça deviendrait trop compliqué.

Muets et calmes, ils dansaient en riant.

On a passé des nuits entières d'écriture automatique, de musique classique, d'étoiles et d'éther.

Ils m'ont trouvé car javais laissé trop de portes ouvertes.

Trop d'étapes brûlées, d'arrêts non respectés.

Me voici arrivée.

Comprends-tu donc maintenant mon ami, que ma peur est mordante bien plus que la durée du temps ?

Ce qui était lutte se transforme doucement en but.

Quand je suis avec eux je ne vois plus les petits yeux aveuglés de cette minable société ? Ces agneaux chauves nourris de fausses peines, ces fourmies métallisées que le noir a oublié ?

Ces grosses vaches puantes, leur lenteur, leur manque de pudeur..

Ces marionnettes de viscose qui sassemblent et se ressemblent.

Ce ne sera jamais ma race,

je trace.

 

Hôpital.

 

Ravagé, l'oiseau a du mal à décoller.

Embarquement immédiat pour tous les volatiles qui n'ont plus la force de s'envoler !

Porte numéro treize.

Si l'on ne peut pas se payer un psy, on traîne nos pattes jusqu'à l'église, pour marmotter un oui, en mâchant de l'hostie.

On peut même acheter des cierges plastifiés qu'un con éteindra aussi vite que l'on quitte l'église.

Que voulez-vous que je vous dise ?

Une petite bouteille d'eau bénie, je paie avec ma carte bleue. Une bonne place aux cieux.

Je pense enfin de toucher le fond ; son seuil est très profond.

Perte totale des notions du temps et de l'espace, tomber dans un ennui de plus en plus vorace.

Je ne resterai pas assise en attendant que la mort vienne frapper à ma porte.

Ma vie nest pas le congé d'une existence pausée.

Je voudrais consulter un aumônier qui ait déjà tué.

Lire dans ses pages l'absurde trace de son visage.

Il faut continuer.

On moleste la mollesse et conteste la paresse.

On peut bouger partout, on ne sera jamais chez nous. Ames déchaînées qui n'osent pas appartenir.

Les secondes, les heures : c'est étonnant combien le temps peut durer.

Quand on cherche les sources de l'incohérence, sans vouloir les trouver.

Dans le couloir de l'hôpital, une petite vieille est assise, immobile dans son fauteuil roulant.

Collée dans sa robe de chambre rose, elle joue avec ses fausses dents. Son menton un peu poilu gigote en nous traitant tous de saugrenus.

Une autre vieille est allongée, sur un lit roulant en métal.

Dans un coin bien rangée, elle me fait tellement de peine que j'en oublie de pleurer pour mon petit genoux écorché. Elle me regarde, m'offre un sourire débile, ferme ses yeux, expire.

Une grosse infirmière remonte le drap blanc sur le visage mort.

Le docteur est prêt pour coudre ma chair déchirée.

Les point de suture furent agaçants, mais jamais autant que les regards de ces vieilles aux visages déments.

J'avais neuf ans.

Il y a toujours une ambulance qui me suit, quand je marche dans la nuit. Au cas ou'.

Parfois, sa sirène me dérange, me déconcerte.

Elle m'étonne, quand dans son ventre je m'assomme, à coups de tête dans ses murs mobiles.

Je vois alors les visages déformes des infirmiers en uniforme.

« On est là pour vous aider, mademoiselle ».

Ils m'injectent des petites piqûres, et pour finir cest mon sang qui est pompé dans la seringue !

Je veux m'enfouir, m'évanouir.

Ce n'est pas ce qu'ils sont, qu'ils ont, qui m'angoisse.

C'est ce qu'ils n'ont pas, qu'ils ne sont pas.

Une fois rentrée à l'hôpital, je vois les autres patients sourire et me saluer. Une fois sur la table dopération ligotée, je sens un bistouri couper mon coeur, un tube transparent aspire le sang.

« On l'as perdue » soupire un docteur taré.

Je ne me réveillerais plus, mes organes seront un don, pour sauver un autre con.

L'heure est venue de retourner dans la tombe ou j'ai appris à me reposer.

Rester fidèle. Evidemment.

 

Valise

J'étais morte, pendant un certain temps.

Plus de force ni d'envie, dedans.

Artère amorphe, faiblesse chronique, opinions sarcastiques.

Plus envie d'aide ou d'aider, de conquérir ou de céder.

Ni goût, ni allures délicates,

Ni promesses ni châtiment, ni d'envie, dedans.

Pour un oui ou pour un non,

La mémoire d'un prénom

Espace tordu, mots périmés,

La porte, dà côté.

Les contraintes du métier,

Rochers qui entravent le sentier.

Le chevalier sans tête,

Dans la vallée ensommeillée..

Le monde est vaste, maman.

Foi.

Un couloir d'hôpital,

Li'nterdit frappe à la porte.

Deux hommes partent vers l'amphithéâtre :

Le religieux crie la perte de sa foi,

L'hérétique retrouve Dieu.

TOI.

J'ai ris de toi, de tes la bas

La porte claquée, tout ce fracas.

Jai ris de toi au coeur de moi,

Chemins séparés,

Lettres déchirées,

Restes calcinés,

Heures fatiguées,

J'ai ris de toi,

En voyant moi.

 

L'Ami Morbide.

                                  La vie était plus facile

Tempêtes dans la tête

En apnée, comme des petits diables débiles.

Pure luxe et petite mort

Je te parle quand tu dors.

Poésie devient gibier : danger.

On dansait dans le cimetière

Avant de manger chez nos mères

On crachait le vin de l'oubli

Sur les papas qui étaient partis.

Puis, l'on a vieilli.

 

 

Hors Humain.

Maître de la détresse : alliez-vous mexpliquer que l'hasard dirige nos pas déchirés ?

Homme tranché de l'humain, on se retrouve sur ce chemin.

Les balles qui sifflent sur nos têtes sont pour nous : le saviez-vous ?

Dépistages d'abattoirs pour ne pas tomber dans la psychose, le cri des vaches : l'entendez-vous ? Notre rage de paix : y croyez-vous ?

Tartempions, tartes post-techno, hibernation, courber le dos.

Ames qui pokerisent les clones, clones qui tuent les âmes.

Ou allons-nous ? Sous la couche polluée du ciel qui couvre et crache sur nos pensées : y croyons-nous ? Face aux clowns en costard payés par dollars ?

Sommes-nous début ?

Tous les cancers de l'atome, les voyons-nous ?

Désobligeante comme les clochers, larme qui naît de l'idée.

Foutus errants, dents de diamants, guerriers à la mémoire ravagée.

Envie de tout déchirer.

Sur une page blanche, recommencer.

Roulette russe.

Je me gave de vide cette nuit

Je m'annule en parlant aux esprits

La fin du savoir, du vide, de l'ennui,

L'envie de crier non aux oui !

N'y avait-il pas que le fou

Qui puisse dire la vérité au roi ?

La franchise ne s'étale-t-elle pas

Sur le bec mouillé des soûlards ?

La simplicité ne repose-t-elle pas

Dans les pupilles des enfants ?

Notre peur ne se cache-t-elle pas

Derrière les mots des égarés ?

Au silence qui en moi implose

Je lève mon chapeau

Libre et bien heureuse ;

Bien loin des troupeaux.

Donnez-moi une île.

Superstar et ketchup à volonté, ze big boss tiendra ses promesses contre dollars falsifiés !

Oyez surs et frères, et noyez : la roulette plastique veut vous enivrer !

Le ciel se tait, trop de malaise, ni loi ni foi.

A quoi bon tâtonner le croyant quand l'on assassine nimporte-le quel des passants ?

Louer un témoin, le plus on le paye le mieux il verra, nest pas ?

Un oeuil travaille aussi bien que deux quand l'on est peureux..


Réclamez et tout sera donné : capotes fluo, jambons verts et cheques repas;

bonnes réponses aux mauvaises questions et vice-versa.

Du nazisme aux prêtres pédophiles, les culs-bénits sont des bandits.

Regarde l'anorexique là-bas : le ventre vide plein de café ! Et la boulimique, qui gerbe les gaufres qu'elle vient de bouffer, dans les chiottes du café.

Comme une croix mal placée, comme chacun pour soi vers sa propre destinée, comme des genoux pliés sur terre mouillée. Des codes et des paroles d'ordre apprises par coeur, apprises et jamais comprises.

Comme une ampoule grillée, un cri métallique.

On enterre des enfants sans savoir que leurs organes sont en bocaux, ammenez-moi à la blue room de l'hosto, et puis..Porto !

Le skizo appelle le parano.Psy.

Contrainte de l'encre : oser songer tout en sachant d'être loin de la nue vérité.

Prière à la confusion : permettre la fusion des valeurs vers un but établi.

Divorcer une partie de soi, coudre mollement avec le fil de l'émoi.

Aimer au point de ne pas parler, amadouer la page avant de la mouiller.

Bramer, chuchoter, griffer.

Traîner lassement jusqu'au signal d'arrivée.

Eternel combat entre intellect et coeur : délicat.

Ecouter le vent. Etre force vivante.

Puiser en soi la source qui apaise la soif et, survivre.

Faut bien vouloir que parfois, les autres penser que l'on est parti.

Pas pour de bon, pas comme des cons.

Partis avec le vent des vivants, dedans.

On est parti pour mieux revenir. Laisser que l'absence dévore, quelle enfante le délire.

Passer une serpillière trempée d'eau de javel sur ce foutu décor.

Le rictus s'endort : il faut chanter plus fort !

Pour devenir étoile, et veiller sur vous, les autres.

Le psy compte les minutes, cinquante dollars de l'heure, pleine de bon ton et mauvaise foi.

Tomber dans le trou, devenir le trou.

Tu ma dit de ne pas lâcher, mais cest toi, qui a lâché.

Gratter, griffer, trouver la définition du mot bonheur dans les couches de terre inodore.

Vivre par procuration l'histoire d'un autre, d'une autre peur, qui ne soit pas la nôtre.

Après une gifle bien posée par la main de la vérité : soit discret avec tes secrets !

Si la vieillesse n'est pas utile, à quoi bon son air fragile ?

Ecchymose mauve lavée par larmes.

Plus aucun drame.

C'est écrit, là haut.

 

L'homme aux pompes ténèbres..

Toi l'homme du monde qui ne connaît point de trêve,

Oui homme immonde qui des arbres a sucé la sève

Une chose est certe dans cette école sans vrais élèves :

Si tu veux quelque chose tu rêves ou tu crèves.

Toi l'homme au décor répétitif qui cherche un port

Oui homme sans adjectifs qui chuchote quand je dors,

Je t'invoque et te supplie : apprends le progrès

Pour que notre époque soit propice, tue le regret.

Toi l'homme à l'allure cadavérique, pendu en espace allégorique

Oui homme à la chevelure synthétique qui orne ton crâne de mort,

Trouves en toi la rage théorique : réagis contre le tueur et son public,

Cette force de frappe cachée à lépicentre de ton épée.

Toi l'homme aux pompes ténèbres qui se veut un peu funèbre

Oui homme qui roulait dans le foin, au feu des champs lointains,

Creuse la mémoire qui vibrait entre tes mains : la chanson de demain

Pour que je puisse t'offrir la trace du chemin.

Toi l'homme des autoroutes éteintes qui connaît toutes les feintes

Oui, homme qui déroute le fil des enceintes pour y cogner ses craintes,

Conduit un fil au sein de ton espoir, pour mieux y voir

Casse le reflêt narcissique du miroir : si tu veux y croire.

 

Le demi.

Il y a toutes sortes de bouches, dans le bar à Omar,

Du petit matin bleu et gris jusquà très tard le soir,

Les clients viennent barboter au bar de « L'espoir »

L'important c'est d'y vider le sac et surtout : d'y boire !

« Sers moi un demi ! » me gueule la barbe d'Henri

à coté il y a Chacha le Chinois qui fait pipi

de neuf à cent ans on y arrête bien le temps

et Chek l'africain danse avec Manolo le maçon latin.

En versant un monaco j'écrase un cafard avec mon talon

Le siège des chiottes s'est cassé, il n'y a jamais de papier

Travailler au bar d'Omar la nuit ça peut être long

Cela passe avec Brel en juke-box qui chante la chanson .

Quand l'heure des braves est annoncée par un Omar fatigué

Les mains pleines de bière je regarde les clients protester,

Le vendeur de roses indien m'offre les fleures fânées de fin de soirée

Et les pochetrons aux milles faces, ne font q'une splendide race.

 

Les Belges.

J'aime les belges et les rots de bière

Coudes fatigués sur bar mouillé

Dans une buvettes du coin, dans l'katjeer

Joske geule « Halley Jean c'est ta tournée » !

T'es trop rava fieu, t'es trop bourrey 

Race de rat va, sale enfoyrey

Marins du Nord, ou mémés paumées

Une pintje aide à se retrouver

Une gaufre ou un bon bouillon d'bulots

La foire du Midi aux lumières déchirées

J'aime les belges et leur moments ratés

Ces diables rouges excités

Une chance de s'être trouvés ?

Ça, j'peut l'gharantiir hey .

 

Ce soir, c’est le cirque dans ma tête. Soleil qui tape. Carcasse qui se fracasse. Carapace qui part en couille, s’efface et s’écroule dans un silence assourdissant. Un carrefour. Une vie qui glisse, le vide qui s’ouvre, et l’autre qui s’éclabousse. Un choix. Pas de miracle à attendre. Depuis longtemps. Un conte de fée, un conte de fesses. Un fantôme à combattre, un ersatz à abattre. Une muraille. Grande, de Chine, d’échine. Et en écho, le grondement solitaire des secondes. Des mots, des maux, d’émaux émouvants, motifs mouvants et incertitudes latentes. L’attente. D’un mot rassurant, d’une certitude, d’une piste. Sablée la piste ou l’équilibriste trébuche et s’effondre. Le trapéziste est tombé. Bien bas…au trente-sixième dessous. Costume chiffonné. Papillon froissé au drapé déchiré. Il hésite. Se relever et remonter dans les cintres? Sauter dans le vide à nouveau? Ou choisir le repli stratégique. Sinuer vers les coulisses. La fuite facile, factice. La fracture qui tend les bras. La faille qui s’écarte, la fosse qui s’ouvre, qui le mène vers un autre demain. Etincelle fugace? Mais qui s’échappe, happée sous la chappe. Chamboulée par l’écuyère qui passe. Hue la bête, avance. Au grand galop… Alors que l’orchestre s’active. On est ici pour s’amuser. Et rien ne compte sans la brillance, sans l’assurance. L’effet facile. Babillage habile. Blabla débile. Pas de place pour la faiblesse. Celui qui est tombé, lui, reste dans le sable assis, regarde ses mains vides, écorchées livides. Il se relève en tremblant et traverse la piste cendrée. Il s’échine sur l’échelle, sous les spots la foule en liesse. Il grimpe. C’est haut, ça fait peur. En bas, le vide. Et tous ces spectateurs avides. De chute et de massacre. Il est seul, une fois de plus. Figé sur sa plate-forme. Face au trapèze qui passe et repasse. Va-t-il sauter? Roulement de tambour… suspense… le papillon s’avance, un pas de danse et il s’élance…

Altitude 4023 mètres. Nuage de craie. Crépuscule. Ailes brûlantes.
Je tombe…
Au sol, un fleuve se tord comme un arbre foudroyé, s’étire. Sec.
Le suivre. Chercher la source. Trouver
de l’eau
.
J’erre
. Perdu. Eperdu de peur. Sueurs. Panique. 3.660 mètres.
Descendre. Cendres encore. 2.822 mètres.

Cogne le cœur.
Tam-tam tympan. Soif.
Dans tout ce ciel, je ne
suis
pas plus gros qu’une escarbille.
1.000 mètre et des poussières.
Dans
l’œil. Je m’essouffle.
Tout à coup, coup de grisou.
Tentation dans la tête, lâcher tout.
Me laisser descendre en flammes.
Voler en éclats. M’éclabousser, m’étinceller entre soleil et sable.
Coup de tonnerre. Tenir. Tenir.
Calmer les coups.
Piquer droit vers l’horizon. Altitude 647 mètres.
Piquer droit. Cœur tambour.

Piquer pleine face. A terre un édifice.
Château? Hôtel? Paquebot?
Des tours et des poutrelles, des mats, des passerelles.
Virage 147°ouest. Espoir.
Espoir d’eau
.
Château d’eau
. Soif. Envie de lavoir.
De lavandière et de lavande, de grands linges ruisselants.
Rêve de lac, d’algues alanguies.
Envie d’ombre
et de fougères.
J’erre
. Souffle coupé. Vol plané.
Altitude 196 mètres. Descendre encore. Voir plus près.

Scruter les toits, les tours.
Ardoises ardentes. Gouttières chauffées à
blanc
.
Impossible de poser une aile.
Pas un éclat, pas un reflet, pas la moindre molécule d’eau.
Maudit château. Hôtel de sel. Bateau de sable. Un hôpital?
Vaisseau de poussière. Sec. Sec.
Abandonné sur le flanc, l’île déserte d’une forêt.
Plus de force. Cassée la mécanique. Lâcher la manivelle.
Me laisser tomber comme une cendre.
Descendre encore. En chute libre. En chute d’eau.


Rideau…

 

 

 

ETHIOPIA.

 

J'ai revu Benko hier soir dans la rue, il sortait du tabac.

« Tu sais que le vieux salaud vend ses boites d'allumettes gratuites à cinquante centimes ? » me demande t-il.

« Ouais, c'est un vieux déchet, ce type là »

« Ce sont les fournisseurs qui lui filent les allumettes ! Le père Gérard il me les donne gratos si je tombe en panne dans son café ! »

« Hé Benko. T'as l'air assez naze. » lui dis-je.

« J'y peux rien, ce sont les rêves. Ils ont recommencé. »

On trouve un banc à l'ombre, sur macadam, et il me dessine son dernier songe.

« J'arrive devant la plus ancienne église d'Ethiopie. J'ôte mes chaussons avant de m'insinuer à l'intérieur. Une femme pleure, assise toute seule, à gauche. Un serpent est enroulé autour du crucifix, de sa fine bouche sort une langue bleue, bifurque.

Je m'approche des sanglots , et au moment ou je pose ma main sur l'épaule de la femme, c'est le visage d'un homme qui soulève les yeux ; il a un oeuil noir et l'autre bleu clair, gélatineux.

Je sors donc de l'église.

Je marche et je fonds dans le désert . Un sacrifice a lieu, la vache sacrée est égorgée. Une vieille folle secoue un collier de pierres et de coquillage histeriquement. Elle s'approche de moi en hurlant une langue inconnue. Je ressens un malaise profond, une espèce de malédiction.

Je me souviens que le baobab était sec et mort. Accrochés aux branches toutes sortes de gris-gris.

Des toiles d'araignée, un oiseau qui chantait son siècle de vie.

Je m'en fuis du sacrifice, et vois que la vieille démente a les mêmes yeux que l'homme dans léglise, un noir et un bleu clair.

Adis Abeba. Cônes d'épices jaunes comme le soleil et rouge rouillé.

Une ville de rues sans noms, la seule boussole sont les églises. Le temps feringi, treize mois dans l'année. Trois enfants pickpocket, les vieux lisent le coran en mâchant de la kat.

Et puis : je me réveille »